Interview de Cathy Serrat Icare : à Tire D’aile

Cathy Serrat Icare

  Certains ont découvert Cathy Serrat lors de sa prestation dans La Maison du Bluff 2, mais la Miss hantait déjà les tables de cash de la capitale depuis des années.

Une grande gueule certes, mais résumer Cathy à ça serait réducteur, même si ses amis peuvent parfois avoir envie de lui lancer le fameux Taggle Cathy, Taggle Catin pour les intimes. Trente-cinq ans, un changement de vie à angle droit et  l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, sans craindre de se changer en statut de sel : non rien de rien Cathy ne regrette rien.

Une fille du Cantal

Elle peut parfois faire penser à une caricature de parisienne et pourtant Cathy vient de la campagne : le village de Mauriac en Cantal, 4000 habitants.

« Mon grand-père était émigré espagnol, il a pris la fuite sous Franco et devait partir en Amérique du Sud…il s’est installé à Mauriac on ne sait pas trop pourquoi et il y a rencontré ma grand-mère. Il a ouvert une petite serrurerie, ils ont eu mon père et 2 autres enfants. Ma mère, parisienne d’origine travaillait à la Poste de Mauriac, une 3e mi-temps au rugby et la 4e mi-temps c’était moi… la 5e ma sœurIcar est d’ailleurs le nom de famille de mon arrière grand mère paternelle,  j’y ai rajouté un e sur Facebook pour me rappeler de ne pas voler trop près du soleil … »

Son papa à une entreprise d’Aluminium et de verrerie, sa maman est dans l’administration hospitalière et entre les deux sœurs il y a quatre ans de différence et des différends.

« Maintenant je m’entends très bien avec ma sœur, mais plus jeunes c’était chaud : moi j’étais la fille à son papa, elle celle de sa maman et on n’avait du mal à se comprendre »

Toute une enfance rurale donc, mais Cathy réalise  très vite  qu’elle n’est pas faite pour ça.

« J’étais bonne élève, on se tirait la bourre avec une autre fille en tête de classe, mais je n’étais pas dans le moule. J’avais des facilités, j’étais l’élément perturbateur de la classe, bavarde, agitée, très garçon manqué. J’étais très entourée, leader de la cour d’école, plein de copains et de copines.

J’étais déjà assez touche à tout : tennis, dessin, lecture, écriture, je papillonnais beaucoup mais sans trouver une vraie passion.

J’ai fait de l’équitation pour les grandes vacances pendant de nombreuses années à l’ile d’Oléron. J’adorais ça, ma sœur avait peur des chevaux, et finalement aujourd’hui moi je ne monte plus et elle est Monitrice d’équitation.

Ma soeur est aussi grande gueule que moi, du moins maintenant, petite elle était très timide. Elle est un peu une sauvage… je suis la sociable et elle l’asociale.

Et puis j’ai découvert le Volley à travers le dessin-animé Jeanne et Serge et j’ai décidé de faire un Sport Etudes à Rioms, le club était à l’époque Champion d’Europe, adieu Mauriac »

Un vent de liberté

Adieu ou au revoir, puisque Cathy est donc pensionnaire et rentre chaque week-end chez elle, quand elle n’est pas en déplacement pour les matches. Elle découvre à cette époque le vent de la liberté, commence à sortir en faisant le mur pour aller en boite.

« En Seconde ça part un peu en sucette. Liberté soudaine, je découvre d’un bloc les garçons, l’alcool, la clope, on prenait le train pour Clermont le mercredi,  on trainait en bande, j’ai vraiment rien branlé en cours.

  A cette époque, beaucoup de mes potes fumaient des joints, j’ai essayé une fois ou 2 mais je n’ai jamais aimé la sensation…je me suis retrouvée à bloquer sur un micro-ondes qui avait une touche « pizza » en me demandant si j’appuyais sur la touchesi  mes pages allaient se transformer… je n’ai plus jamais refumé.

Et puis j’ai eu un accident de voiture et une fracture de la main, adieu le Volley, carrière terminée avant d’avoir commencé. De toute façon j’étais pas assez grande pour être pro. Je passe donc un Bac littéraire à Mauriac, je savais pas trop quoi faire et je me lance dans un STAPS ( NDLR :  Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) à Clermont. »

Cathy serrat découvre le Poker à Londres

Très vite Cathy se rend compte qu’elle est mal orientée.

« Devenir prof de sport, bof. Je me tourne alors vers l’Ethologie (NDLR : Etude des comportements des espèces animales), avec comme objectif de partir m’installer en Afrique dans une réserve. Je passe mon Master à Paris et pour payer mes études je suis voiturière.

Et puis départ à Londres pour continuer d’étudier et c’est là que je découvre le Poker. J’ai un pote qui bosse dans un Club et qui me propose de me présenter pour trouver un job. Je découvre la vraie image d’Epinal comme dans les films : une ruelle sombre, la gâchette sur la porte avec deux yeux qui te fixent, deux tables de Poker et ambiance mâle-cigare-whisky »

Cathy travaille un temps aux RP du China White une célèbre boite londonienne, mais elle en a vite assez de la capitale anglaise : la vie est chère, ses amis lui manquent, elle retraverse la Manche. Une escale au festival de Cannes où elle file un coup de mains à des potes voituriers débordés au Hilton, elle ramène une Mazeratti qui appartient à Jean Roch le grand maitre des nuits internationales. Séduit, il lui propose de devenir Chef voiturière à Paris.

« Il m’avait aussi proposé de m’occuper des RP du VIP Room à Saint Trop, mais le poste de responsable des voituriers était mieux payé. J’ai dit oui, mais quand tu te retrouves sur le trottoir l’hiver sous la pluie c’est beaucoup moins fun.

J’ai eu quelques contacts dans l’évènementiel, dans la foulée j’ai créé une boite avec 2 copines, New Link, qui fournit tout type de personnels pour des évènements : hôtesses, voituriers, animateurs. J’ai commencé à monter des défilés de mode comme coordinatrice évènementiel et puis je continuais à jouer au Poker …

Enfin à perdre au Poker ce que je gagnais en travaillant. A l’époque j’étais une joueuse « compulsive » comme tout bon joueur récréatif qui se respecte : si je gagnais beaucoup en quelques heures je ne savais pas me lever, je me disais que si j’en avais gagné autant en 2h alors toute la nuit…et on la connait l’histoire !!! Je repartais plumée !Je jouais dans tous les cercles de l’époque, Wagram, Hausmann, Concorde en cash-Game. Je lisais quelques bouquins pour progresser, mais je reste une grosse Livetarde »

Cathy et son aventure dans la Maison du bluff

Après cinq ans dans la mode Cathy a fait le tour de la question, envie de changer et hop un petit bluff :

« Je me fabrique un CV de Directrice de boutique alors que j’avais jamais fait ça, je me fais un entretien au culot et ça marche : je me retrouve Directrice de la boutique Bel Air rue des Rosiers. J’y reste un an puis suis débauchée par American Vintage rue des francs Bourgeois.

Encore un an et je décide de tout plaquer pour tenter de vivre du Poker. Je suis dans les Cercles nuit et jour durant 2 ans et demi. Je croise un jour lors de la première édition du TPC Alexis Laipsker et on discute un peu. Il pensera à moi pour le Casting de la MDB2. J’ai hésité un peu car je ne me voyais pas comme un produit de la télé-réalité. En plus je venais de tourner Recherche un appartement. Et puis 100 000€ en jeu, après tout j’étais maître de mon destin et de mon image »

On découvre à l’écran une Cathy madame Jordonne, qui mène sa barque jusqu’à la TF, entre coups de gueule, craquages, stratégie et… love story. Même avec le recul elle reste droite dans ses bottes et ne regrette rien.

« Ce serait à refaire, je le referai et de la même manière. C’est plus l’après qui m’a déçue.  L’émission sur PSLive avec toi Mama  et Caro (NDLR : Les Tripoteuses, 8 émissions sur la Web TV) où on a jamais étés payées, genre c’était bon pour notre image … mouais… désillusions… J’ai continué un temps et à un moment on se dit qu’à 35 balais on aspire à autre chose.

J’ai rencontré Julien dans la Maison et c’était un vrai coup de foudre « amical » entre nous, surtout qu’il avait une image faussée de moi à travers ce qu’il avait vu à la télé : il me détestait à priori. On ne s’est pas aperçu tout de suite qu’on était amoureux dans la maison, c’est en sortant qu’on se l’est avoué… On a fait deux ans de route commune avec Julien, il avait trouvé un boulot, moi je retapais des meubles.

Je voulais monter une boite de déco vinage dans le sud, c’est une vraie passion, chiner, dénicher, poncer, peindre ça me détend…et puis on s’est finalement séparés en septembre avec Julien… je ne sais pas si c’est le syndrome télé-réalité qui fait ça mais il n’y a rien eu de constructif durant ces 2 ans donc on a préféré mettre un terme à tout ça… Je crois que si je fais un bilan de mes histoires, les hommes que j’ai aimé ont du mal à croire que je puisse avoir envie d’une vie simple à 2…ils me voient plus rock n roll que je ne le suis…

Une nouvelle vie

Cathy part en convalescence de son couple s’installer à Lyon avec sa meilleure amie. Elle n’avait pas envie de retourner à Paris, ce qu’elle aurait vécu trop comme une sorte de retour à la case départ, un échec.

« La vie à Lyon me séduit, plus envie de Paris, mais au bout de 8 mois là-bas je peux dire que Paris me manque!! Suite à mon passage dans « Recherche appartement » on me propose de devenir une des décoratrices attitrées de Maison à vendre. Nous étions à la fin deux candidates en lice et nous avons chacune fait un bout d’essai vidéo. Objectivement je pense avoir été bonne, mais tout aussi objectivement ma concurrente avait contrairement à moi une vraie légitimité en tant que décoratrice. M6 l’a donc choisie et ça ne m’a pas surprise.

Finalement une amie de la Directrice de Production est en train de monter un projet, une nouvelle émission sur une chaine concurrente, la retape, le recyclage. La déco avec trucs et astuces, là c’est mon créneau et si tout va bien l’émission sera lancée en septembre et vous me retrouverez donc présentatrice chaque semaine »

La page Poker semble définitivement tournée sans regrets et celle de ses amours avec Julien aussi

« J’ai rencontré un homme à Lyon il y a deux mois et on ne se quitte plus… Il est tout ce que j’aime chez un homme et il est aussi tout ce que je ne suis pas : il est calme, réfléchi, il me tempère…Notre relation est récente, il est un peu tôt pour parler d’avenir, mais on envisage de venir vivre à Paris. Pour le moment on a envie de profiter de nous, je veux mettre ma carrière en place, lui aussi, car lorsqu’on s’est rencontré il devait partir vivre à l’étranger…

Côté Poker je veux jouer uniquement par plaisir. Je suis la Marraine du Tapons Poker Club qui finance en partie l’Association Evan et Vie qui aide un petit garçon atteint d’une maladie orpheline le Purpura à payer ses soins qui sont hors de prix.

Si ce Club me tient vraiment à cœur,  le monde du  Poker pro ne me manque pas lui. J’ai tenté de garder toujours un regard objectif et sur le coup la superficialité de la chose ne me choquait pas. Avec le recul je me dis bien sûr que j’aurai dû mettre de l’oseille de côté et pas le claquer en conneries. Les vrais pros eux l’ont compris. J’ai arrêté et ça ne m’intéresse plus comme je n’intéresse plus : c’est un milieu élitiste, tu sors du cercle de jeux, tu sors du cercle « amical ».

A un moment j’ai lâché mes amitiés hors poker, j’y reviens maintenant et c’est moins superficiel. Je reste en contact avec Anaïs bien sûr, Junky Boy aussi dont je suis la maman anti-conneries, mais les autres quand tu essayes d’avoir de leurs nouvelles, ils ne savent que te raconter leur dernier bad beat. Ça ne m’intéresse vraiment plus, je suis passée à autre chose…pour le moment»

Une nouvelle carrière, un nouveau mec et cette grande gueule alors , terminé aussi ?

Je suis une grande gueule par intermittence… je m’aperçois que quand j’ai rien d’autre à foutre je clash les gens…ça me distrait…Et puis c’est aussi un bouclier naturel contre les cons parce que finalement je ne suis pas si forte qu’on pourrait le croire… Depuis que j’ai rencontré Aurélien, je ne m’ennuie plus comme ce fut le cas dans mes autres relations, du coup en ce moment je suis absente des réseaux sociaux, mes potes d’ailleurs s’inquiètent et m’envoient des messages pour me demander si je vais bien !!! Mais bon, je trouverai toujours 30 secondes pour balancer une punchline de temps à autres sur des sujets superficiels ne vous faites pas de mouron !!

Une Cathy apaisée, une sorte de douceur qui semble pousser en elle à l’unisson de ses cheveux, que souhaiter à ma Catin à part qu’ils frôlent ses pieds et que son nouveau tatouage affiche : les minutes m’ont construite …