Jeremie Guez Nous Parle de Son Nouveau Projet : Erashome

Jeremie Guez poker

Unanimement apprécié sur le circuit français tant pour son poker que pour son sourire contagieux, la décision de Jérémie Guez d’arrêter le circuit pro en avait surpris plus d’un. Ce parisien de 28 ans a la tête sur les épaules, une tête bien faite d’ailleurs et un projet de longue date qui voit le jour cet été. Il nous en parle…

Bonjour Jérémie avant de parler de l’avenir, peux-tu nous retracer ton parcours pour ceux qui ne connaissent pas ta vie ?

JG : J’ai commencé à jouer au poker fermé à 5 cartes en famille et puis lors de mes études de Math et Finances à Dauphine j’ai découvert le Texas Holdem. Un ami m’a fait cadeau de 5$ sur Pokerstars et je me suis qualifié pour les Bahamas.

J’ai hésité à ce moment-là à arrêter mes études, mais j’ai été raisonnable j’ai d’abord terminé mon diplôme et ensuite seulement je me suis consacré à plein temps au poker. J’ai fait la bulle de Job de star en prenant un bon bad à 300 000€ de la part d’Elky d’ailleurs.

Et puis la Maison du bluff alors bilan…

Ce n’était pas prémédité du tout. Je me suis inscrit un peu au hasard et à 40 left j’ai commencé à regarder l’enjeu. J’ai continué à jouer pas forcément convaincu du tout de partir. Au final je n’ai aucun regret, cela a vraiment été une belle aventure sur le plan poker mais surtout côté humain.

Céline B, Fabrice, Moundir de belles amitiés qui perdurent : il ne se passe pas une journée sans que j’ai Fabrice ou Céline au téléphone. Enfermé dans ce type de contexte,  on est confronté à soi-même, on se livre beaucoup et ça créé des relations fortes. Ça m’a aussi permis d’évaluer mon niveau : les profs m’ont dit que je me débrouillais bien et ça m’a donné de l’assurance dans mon jeu.

Débuts sur le circuit pro donc…

J’avais déjà fait deux EPT avant, mais oui après la MDB j’ai décidé d’y aller à fond en voyageant et en profitant de la petite notoriété donnée par l’émission. J’avais grindé une BR de 30 000€ j’ai été invité à droite, à gauche notamment à Madagascar, j’ai réalisé quelques perfs au Partouche Poker Tour et sur le Marrakech Poker Open entre autres qui ont fait doubler ma BR.

Mais pourquoi arrêter alors en si bon chemin…

Je pense que la notion de plaisir au poker doit rester centrale. Quand tu rentres dans un jeu stéréotypé pour sans cesse optimiser ton poker, il y a beaucoup moins de plaisir à jouer.On est plus dans la passion mais dans la contrainte.

Je ne m’amusais plus du tout et j’ai eu envie de revenir aux sources : le poker amateur pour garder intacte l’étincelle de plaisir. Je continue à jouer et je continuerai pour le kiff : objectif numéro 1 prendre du bon temps.
Et puis je n’aurai pas pu faire ça toute ma vie …

Avec le recul la vie menée par la plupart des joueurs est tout sauf saine et incompatible avec une vie de famille classique. Beaucoup de jeunes joueurs n’ont aucun bagage, ne savent et ne peuvent donc faire que ça. La pression est constante pour un joueur, c’est mentalement très dur même si il y a des compensations financières. Maintenant moi je veux une femme, des enfants et ça, ça ne s’achète pas.

Une parenthèse enchantée de deux ans dans ma vie, de belles rencontres, maintenant je passe à autre chose…

Justement Jérémie tu te lance dans donc dans un projet…

Oui j’ai monté Erashome. C’est un service d’accueil pour les étudiants étrangers arrivant en France, permettant de leur trouver logement, compte bancaire, téléphone portable et contact avec des étudiants de la même origine. Une sorte d’aide à l’intégration.

L’idée me trottait dans la tête depuis Dauphine quand je voyais ces étudiants galérer. J’ai vécu un peu le même truc à Vegas : trouver un appart, ne pas se faire arnaquer par les opérateurs téléphoniques surtout avec le barrage de la langue.

J’ai pioché dans la bankroll pour créer le site, je me suis astreint à retrouver un rythme de vie et de travail, j’ai cherché les partenaires pour rendre le projet viable et voilà la première saison est lancée depuis fin juin pour la prochaine année scolaire. Déjà 250 inscrits et 30 étudiants casés

Mais c’est un service de luxe pour fils à papa ou cela reste abordable pour tous ?

Surtout pas !!! Au-delà des bénéfices, mon projet est à vocation communautaire et humaine. Au départ je souhaitais le faire totalement gratuitement pour les étudiants. Le souci c’est que certains s’inscrivent, on perd du temps à s’occuper d’eux et ils disparaissent. On va donc leur demander une somme symbolique d’une cinquantaine d’euros pour éviter ça.

Le projet fonctionne comme de l’affiliation : ce sont les partenaires banques, opérateurs téléphoniques, restaurants qui nous feront vivre. J’ai également conclue des partenariats avec des Ecoles pour qu’elles nous envoient leurs étudiants et je peux déjà leur proposer quatre packs différents de bienvenue.

C’est difficile car je suis seul mais je suis sûr que ça va marcher…

C’est tout le mal que nous souhaitons à Jérémie, mais je n’ai aucun doute sur le succès du projet. Comme pour son passage dans le poker, il réussit à allier passion, plaisir et travail, un cocktail qui ne peut que lui réussir : son enthousiasme est communicatif.

N’hésitez pas à lui donner un coup de pouce sur sa page Facebook