Le Poker Associatif Belge Illégal !

Le législateur belge n’accepte pas dans la Loi le jeu associatif, mais le pouvoir judiciaire le tolère sous certaines conditions. La dérive de quelques clubs se professionnalisant et organisant de nombreux tournois a provoqué chez les parlementaires un durcissement du ton, et l’on envisage de fixer des règles strictes. Avec un quota de 4 tournois par club et par année.

La mort assurée pour 95% des clubs de poker belges

Pour les vrais amateurs. Pour les autres, ce n’est qu’une volonté du régulateur à pousser les petits joueurs vers les Casinos, une volonté inadaptée pour des joueurs ne désirant pas forcément entrer dans ces établissements ou dépenser plus que le faible buy-in demandés dans les clubs. Le raisonnement n’est pas forcément faux, mais inadapté à la situation actuelle.

L’objectif principal de cette modification de la tolérance admise actuellement a pour but de combattre les clubs multipliant les organisations payantes et finissant à ressembler à des cercles de jeux aux yeux du régulateur belge. Car tous ces clubs flirtant avec les limites de la tolérance, voire même tentant de les repousser, tous ces clubs sont constitués en Association Sans But Lucratif (ASBL, équivalentes des Associations Loi 1901 en France).

Des clubs ont proposé en marge de leur Main Event, des Sides Event et même des tables de Cash-Game. De quoi faire bondir la Commission des jeux de Hasard belge, équivalente à l’ARJEL en France; avec quelques nuances quand même, la principale étant que la Commission des Jeux n’est qu’un organe consultatif. On peut comprendre le régulateur, il y a eu au sens strict de la loi infraction grave. Au point que les Sénateurs membres de la Commission Parlementaire traitant du jeu envisagent de sévères restrictions. La tolérance de buyin accordée actuellement lors d’une organisation par un club belge est de 20€ maximum, sans R/A…

4 tournois par club par année

Lorsque Christophe Widar, représentant de la Commission des Jeux, venu vérifier la bonne tenue du Salon du Poker organisé le 1er week-end de mars à Gembloux, confirma cette modification prochaine de la tolérance accordée, il instaura un pré-dialogue avec les quelques acteurs du Poker associatif présents. Car la mort est assurée pour plus de 95% des clubs si le projet de loi reprenant ce texte est voté. Il deviendra impossible au poker associatif d’encore pouvoir organiser le moindre championnat interne Live ou Online, avec ou sans rebuys. Même si le prizepool n’est constitué que de lots n’incluant pas de cash.

Depuis l’annonce de cette restriction d’organisation sur le site de Belgique Poker Radio, les représentants des clubs vont jusqu’à proposer différentes solutions qui pourraient convenir à toutes les parties. Mais ils restent encore peu nombreux à réagir, au risque de tout perdre.

Pourtant, Mr Etienne Marique, le magistrat présidant la Commission des jeux, reconnaît que ‘le problème n’est pas le club local qui reste local et associatif, mais le club qui en fait une rentrée financière avec bénéfices, sortant du cadre légal concernant l’associatif’. Ce qui est approuvé par le président du club HSOP de Gembloux : ‘Il faut que les clubs de poker restent des clubs, tout simplement, mais avec une place reconnue dans la Loi belge.’

Parmi les solutions, la meilleure à ce jour passe par une proposition évoquée par quelques présidents de clubs. Demandeurs d’un cadre législatif précis et d’une procédure à respecter, ils évoquent la création d’une Licence Club ou d’une reconnaissance officielle et contrôlée par

La Commission des Jeux Belge

Parmi les autres propositions à mettre sur la table de discussion, ces clubs proposent de déposer pour toute organisation la liste du field de joueurs présents, le prizepool généré et sa répartition, et la tenue d’une comptabilité stricte. Car si le poker associatif doit rester amateur dans l’esprit, il est très facile de fournir des documents de contrôle au régulateur, et de prouver l’esprit non lucratif de ces organisations.

Une analyse du secteur du poker associatif et l’instauration de règles de fonctionnement précises sont de toute façon nécessaires au regard de la régulation à la belge, au risque de voir se développer une prolifération de parties privées clandestines. Et à contrario, de  provoquer l’inverse du but recherché par le régulateur belge, à savoir la lutte contre la criminalité pouvant être liée au jeu.

Affaire à suivre, très prochainement…