Interview de Gaëlle Baumann : Des Jetons au Rejeton

Interview de Gaëlle Baumann : Des Jetons au Rejeton
De retour du séminaire annuel du Team Pro Winamax et avant l’EPT Deauville, rencontre avec l’une des dernières joueuses sponsos, qui attend un heureux évènement

Timide mais déterminée, Gaëlle Baumann a toujours eu le jeu dans le sang. Petite, elle attendait déjà impatiemment la fin du repas pour poser le Monopoly au centre de la table.

Cette compétitrice a toujours gardé le même état d’esprit, et l’arrivée d’un enfant dans sa vie ne semble pas devoir changer sa ligne directrice.

Rencontre avec la future jeune Maman.

G1

Une enfant sérieuse

Gaëlle apparait le 26 avril 1983. Son papa et sa maman travaillant chez France Telecom ont déjà un petit garçon de 3 ans et la famille vit dans un village à 80 kilomètres de Stasbourg :

» J’adorai l’école. Il faut dire que mes grands-parents étaient instits et habitaient le même village que nous : ils m’ont appris à lire et à écrire avant mon entrée en Primaire.

J’étais une enfant très calme, plutôt introvertie et facilement intimidée. Je me souviens que j’avais toujours peur de mal faire, j’étais ultra perfectionniste, je voulais être toujours la meilleure. Personne n’exigeait ça de moi je me mettais la pression toute seule. Du coup j’étais super bonne élève.

Gouter

J’ai toujours aimé jouer : les jeux de société, Monopoly, Uno et autres, les Echecs, le Scrable … J’avais une meilleure amie plutôt que des hordes de copains.

J’ai fait du piano, de la danse classique, je lisais beaucoup en primaire et puis au Collège j’ai perdu l’envie , ça revient maintenant …

J’ai rêvé un temps d’être astronaute pour marcher sur la lune, puis vétérinaire, j’ai passé un Bac S option Technologies Industrielles un peu pour faire comme mon frère et ça ne m’a pas du tout plu. Pour lui c’est inné il est super doué, moi c’était vraiment pas mon truc.

J’ai fait une Fac d’anglais et décidé de passer mon Master en Australie pour pouvoir pratiquer la langue. J’ai adoré ce pays et c’est sûrement ce qui m’a donné le goût des voyages. De retour en France j’ai voulu continuer mes études à Grenoble pour pouvoir skier quand j’en avais envie, mais là encore la Recherche linguistique ça ne m’a pas parlé …«

Ski

A la découverte du Poker en Australie

Gaëlle découvre le Poker avec ses copains australiens dans une partie à 5$ :

« J’ai gagné alors j’ai trouvé ça cool. J’ai déposé online 100$ ce qui pour moi à l’époque était une somme énorme et décidé que si je les perdais j’arrêtais. J’ai eu une gestion de Bankroll spontanée sans vraiment y réfléchir.

J’ai commencé à lire des livres, à regarder des vidéos et quand je suis arrivée à Paris, je me suis inscrite dans un tout jeune club : La Darshan Team. On se retrouvait chaque semaine, on était hyper liés et cela m’a fait pas mal progresser.«

Gaelle

Fin 2008 Gaëlle a son diplôme en poche, des poches de plus en plus pleines grâce au Poker et elle décide de prendre une année sabbatique pour voir si elle pouvait arriver à en vivre. Elle passe progressivement des MTT au Cash Game et en 2009 elle joue en NL50. C’est à ce moment-là qu’elle est recrutée pour le Challenge des Limpers :

« Ce challenge où j’étais sensée être coachée par les limpers et monter puis remporter une BR de 50 000€ a été très éprouvant physiquement et psychologiquement.

J’ai été exposée aux Médias, Forum et autres et ça a été horrible. Moi qui suis hyper sensible être critiquée, insultée par des haters ça m’a énormément touchée et j’ai très mal géré cela émotionnellement.

Je suis allé au bout de moi-même, d’autres auraient peut-être abandonné et cela m’a forgé le caractère, je pense avec le recul. J’ai appris à faire beaucoup de volume, plus de 50 000 mains par mois, j’ai accumulé des infos mais j’étais épuisée ça a vraiment été très difficile.

Mes coachs étaient de jeunes joueurs de 20 ans qui n’avaient ni le temps, ni l’envie de s’occuper de moi, moi je vivais ça comme un véritable rejet. Je devais en plus écrire sur 2 blogs, j’avais 0 contact avec eux les derniers temps et quand je suis venue les rejoindre à Vegas, ça s’est assez mal passé : ils n’ont jamais payé le supplément garanti des 50 000 dollars promis.«

G2

Des Limpers à Winamax : la sérénité

C’est à cette époque que j’avais rencontré pour la première fois Gaëlle qui effectivement portait sur elle le poids de cette pression : tendue, amaigrie, nerveuse.

Elle a ensuite fait un break au moment du début du « .fr » , puis s’est installée à Malte en coloc avec 2 grinders :

» Malte c’est vraiment cool : le cadre, le climat, j’y ai passé 18 mois très agréables, mais c’est vrai qu’au bout d’un moment c’est lassant. Il n’y a rien à faire, c’est un désert culturel …

J’ai ensuite demandé à faire partie des Local Heroes Winamax, commencé à faire plus de Live et puis au moment où Alvira a quitté la Team, Stéphane m’a proposé un contrat. J’ai passé les tests, écriture de blog, vidéos pédagogiques et je suis entrée dans la Team en même temps que Ludovic Rhiel qui venait de remporter la Top Shark. Il y a une vraie complicité entre nous. »

Ga

Gaëlle est la dernière joueuse française à être sponsorisée, pas un problème pour elle :

« Je suis un joueur, ce sont les autres qui font la distinction. Beaucoup de filles étaient recrutées par les rooms d’abord pour leur physique et ensuite elles apprenaient à jouer. J’ai eu le cheminement inverse : je m’en foutais d’être connue ou sponso, je voulais avant tout bien jouer. J’ai été prise pour mes résultats, pas pour mon appartenance au sexe féminin.

En revanche j’adore jouer des Ladies : c’est plus détendu, il y a moins d’ego mal placé… enfin au départ, quand le field se resserre on retrouve l’esprit de compétition des mixtes.

Je vais venir jouer le Ladies à 5€ du mardi un de ces jours, c’est vrai je n’y pense pas !!!«

Et puis l’Amour …

Cela fait 2 ans que Gaëlle et Harper sont ensemble. Une histoire qui s’est installée progressivement :

«  J’avais rencontré Kevin en 2010 à une soirée à Vegas et il m’avait dit « Faut pas être joueur, c’est affreux !! » Je m’étais dit mais pour qui il se prend celui-là !!!

Et puis on s’est recroisés au gré des Events Wina, il me faisait rire. On s’est vu au Club Trophy, au stage de la Team et puis à Dublin il y a deux ans il ne m’a pas lâchée du weekend, et voilà.

On est installé tous les deux, il continue à travailler pour Winamax ainsi que pour Le Point et RMC. On gère très bien notre vie de couple. Quand on n’est pas sur le circuit,  on n est pas de gros fêtards, on est bien tous les deux à la maison.«

Hop

Un couple fusionnel qui s’est découvert une passion commune : les voyages.

» On adore voyager. C’est moi qui programme et qui organise, lui ça l’emmerde. Pour l’Indonésie j’avais tout calé, de toute façon on aime les mêmes choses. Oui on est un couple fusionnel et ça se voit.«

Fusion

Et ce bébé alors, son arrivée va-elle changer l’équilibre du couple ? Les voyages c’est terminé ? Et ta carrière ?

« L’arrivée du bébé ne va pas  changer notre équilibre. On est ravi de fonder une famille, ce qui ne va pas nous empêcher tous les deux de nous investir dans notre carrière professionnelle. Je compte bien continuer à voyager et jouer des tournois un peu partout dans le monde. L’arrivée du bébé est prévue début juin et pour l’instant, tout se passe au mieux ! »

A quand des crèches sur les tournois de Poker ? 😛  Souhaitons le meilleur à nos 2 tourtereaux !!!