Matthieu Duran : Monsieur Orga Winamax

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S’il est difficile de faire le portrait d’un inconnu, faire le portrait de quelqu’un qu’on connait bien est tout aussi ardu: difficile de garder la moindre neutralité pour parler de Matthieu Duran. Rencontré il y a … hé oui déjà 4 ans à Bordeaux, coup de cœur immédiat pour le bonhomme.

Oui bonhomme ça le définit bien, mais sous le côté nounours tout sourire, se cache un Professionnel redoutable, véritable parangon de l’Organisation. Le magicien qui fait que tous les Events lives Winamax, de Dublin à la Villette en passant par Clichy, sont des succès c’est lui.

Il m’avait dit une fois qu’il faisait partie de la nouvelle école d’organisateurs : prévoir le moindre détail en amont et arriver au jour J après une bonne nuit de sommeil, avec le sourire et sans stress. Ceux qui l’ont croisé au gré des tournois peuvent en témoigner, précepte appliqué : une main en béton armé dans un gant de douce fourrure, rencontre avec Monsieur Orga.

Un petit gars du Sud Ouest

Si Matthieu est né à Montpellier et a vécu là-bas jusqu’à ses 10 ans, il se définit malgré des origines variées comme un pur produit du Sud-Ouest :

« Un quart Chti, un quart espagnol, un quart pied noir, un quart béarnais si ça c’est pas du melting-pot !!! Quand mes parents ont divorcés on est parti s’installer à Biarritz avec ma mère et mon frère, puis plus tard sur le Bassin d’Arcachon. Mon petit frère a 5 ans de moins que moi, on s’entend très bien, bon j’ai arrêté de lui pigner la tronche quand il est devenu plus costaud que moi.

J’étais un petit garçon sage, poli et déjà à l’époque j’aimais prendre les choses en mains, organiser des trucs pour mes potes. J’étais délégué de classe par exemple, en sport arbitre ou entraineur, les spectacles du lycée le Monsieur Loyal c’était moi et s’il y avait un préavis de grève à déposer ou une autorisation de défiler à demander pour une manifestation, c’est Bibi qui s’en chargeait. »

Au niveau sport Matthieu est un touche à tout :

« Les sports de ballons et surtout le basket et puis la raquette : tennis, badminton, squash et bien sûr la pelote basque. J’étais jeune arbitre… Stagiaire dans un Camp d’été de basket dans les Landes, il m’est arrivé un truc marrant : la semaine se termine par un Match de gala avec tous les pros qui encadrent le stage,  une salle bondée, les stagaires on fait le lever de rideau, puis place aux pros…

Présentation au micro tonitruante des stars et à la fin…grand blanc du speaker  « et l’arbitre sera…. » et justement pas d’arbitre officiel sous la main. Ils avaient complètement zappé  Le regard d’Alain Larrouquis tombe sur moi, je sens le coup fourré venir … Ca rate pas… « viens par là toi …». Sur la photo officielle je veux me barrer, je suis assis par terre parce qu’il  mais il me tient par le maillot,  5 minutes plus tard je me retrouve dans le rond central avec le ballon, au milieu des stars de l’époque… Jacques Monclar, Freddy Hufnaguel, Dider Gadou, etc…, complètement irréel comme truc !!! »»

Un déclic en forme de kayak

La famille est installée  sur le bassin quand Matthieu passe son Bac B. Il ne sait pas trop ce qu’il va faire par la suite et s’inscrit en Eco tout en étant moniteur de kayak pour payer ses études (entre autres…). Il rencontre une bande de potes et se retrouve du haut de ses 19 ans à organiser les championnats d’Europe de Kayak Surf. Ce sera un véritable déclic dans sa vie.

« Je me pointe dans une agence de com à Bordeaux, j’explique le projet dans l’objectiof de leur refiler l’orga…. Le Directeur au lieu de m’envoyer balader me dit ok, mais pas le temps de m’en occuper alors je vais t’apprendre. Il deviendra un véritable mentor pour moi.

Je continue mon DEUG en parallèle, passe tout mon temps libre à l’agence et l’évènement est un succès énorme. On passe même au 20h de la 2 !!! J’ai vraiment trouvé ma voie et je commence donc une école de commerce tout en continuant à bosser avec eux.

En 1992 j’ai fait mon service militaire et au retour mon mentor m’a poussé à envoyer des CV ailleurs : en gros il m’a dit que bien sûr il pourrait m’embaucher comme Chef de produit, mais qu’il valait mieux pour moi que j’aille faire mes armes dans une grande maison.

J’ai été embauché par Unilever et j’ai commencé tout en bas de l’échelle à aller placer de la mayonnaise avec ma Clio deux places… Promotion dans le secteur «  gras »,  je suis passé à la margarine : meilleur vendeur de France de margarine avec trophée et tout. Et puis promu à Paris : Rungis 5 heures du mat avec mes palettes de Boursin, bref de poste en poste jusqu’à mes 28 ans

Mais l’évènementiel lui manque, il travaille avec toujours la même équipe durant ses congés et finalement décide de revenir à Bordeaux.

Paris-Bordeaux-Paris-Bordeaux-Paris

Durant 18 mois il est Directeur Marketing et Evénements du Domaine de Bombannes et organise diverses manifestations sur le site, festivals musicaux, compétitons sportives, conventions, et autres réjouissances, mais travailler avec le Conseil général est compliqué et Matthieu a la bougeotte.

Il intègre grâce à un coup de bluff Carrefour Voyages comme Directeur régional :

« J’ai eu du bol lors des entretiens j’ai eu à faire à un ancien d’Unilever. J’ai été embauché, j’ai ouvert 7 agences dans le Sud-Ouest et 16 mois plus tard j’étais de nouveau à Paris comme Directeur National. J’ai fait ça 3 ans, 600 collaborateurs, costard-cravate, le bon petit produit formaté école de commerce.

Les voyages ça avait un côté fun mais ras le bol de Paris, du costume et puis les échelons suivants on rentre dans des postes plus « politiques » et ce n’est pas ma tasse de thé. J’avais aussi envie d’être à mon compte et en 2004 à la naissance de mon deuxième, on est reparti sur Bordeaux. J’ai acheté un Bar à tapas en faillite super bien situé, j’ai tout pété là-dedans et j’ai ouvert une sandwicherie à la française. Au départ j’ai cartonné puis 5 grosses enseignes sont venues ouvrir autour et  j’ai pu revendre l’affaire à temps.

J’ai ensuite pendant 3 ans été consultant pour aider des sociétés en difficulté à se redresser. J’ai commencé par un gros traiteur bordelais et pour l’anecdote j’ai organisé le banquet d’un des premiers mariages gay : 2 mariées de retour d’une cérémonie en Espagne, une ambiance de folie, un super souvenir…
Mais même si tu vis de belles aventures humaines c’est un job très dur : beaucoup de stress, d’empathie, d’inquiétudes … Et puis je bossais seul et ça c’est horrible pour moi, j’ai donc arrêté et rejoins ma vieille bande pour retourner à l’évènementiel
»

Un pied puis deux à PokerLand

Les fameux hasards de la vie et des rencontres. Toujours dans le cadre évènementiel, Matthieu travaille sur un projet pour filmer des tables finales dans un Casino du Sud-Ouest. Il rencontre Yann Roudaut et ils montent le projet Planète Poker qui deviendra par la suite Poker Sphère : le premier Club-House ouvert à Bordeaux, consacré à un Poker sans argent mais avec lots et convivialité.

« Je suis très fier que ce projet ait abouti, même si je suis maintenant en retrait et que c’est Yann, Mike et Steven qui ont réellement fait décoller l’Aventure. Le Poker associatif c’est vraiment son truc à Yann, moi moins.

Un jour je décide d’ouvrir un compte sur Winamax et je vois une rubrique Offres d’emplois. Je regarde par curiosité et je vois que la room cherche son Responsable Live Events. Je postule, entretiens à Paris et boum retour sur la capitale, seul cette fois, femme et enfants sont restés à Bordeaux et je fais des Aller-Retour chaque week-end ou presque. »

Winamax : que la fête commence

De l’extérieur l’équipe Winamax donne toujours l’impression d’une joyeuse bande de potos façon Cœur des Hommes : info ou intox ?

« C’est une équipe hors norme et l’intégrer a été hyper facile même quand tu fais figure de doyen. C’est vraiment un esprit start-up comme on peut imaginer : c’est réactif, ça bouillonne, ça pousse, ça tire, tout le monde met la main à la pâte. Je travaille seul, le seul avec des vraies cartes et des vrais jetons, mais en fait je bosse avec tout le monde. Mon voisin de bureau c’est Benjo, on s’entend très bien.

Pour mon premier WiPT je suis arrivé fin Mai  et le 5 Novembre tout devait être prêt pour lancer La Villette, je n’ai pas chômé.

Un WiPT ça se prépare toute l’année : on réfléchit, on reformate, on bosse. Là je suis déjà sur l’édition 2014-2015. Elle est déjà dessinée dans ses grandes lignes, certaines réservations déjà faites. C’est un boulot passionnant et transversal puisque je participe à tout : ça va du choix des dates, au design des tables en passant par le graphisme des cartes, les équipes d’organisation, les WiP sur place pour les étapes … Je suis un chef d’orchestre : un incompétent notoire qui fait bosser des spécialistes.

Par exemple j’ai trouvé un truc dont je suis fier : la mise au point de cette table de 6 max (utilisée a Dublin).
4 prototypes pour y arriver…mais au final tout le monde est gagnant : l’organisateur qui rentre plus de tables et offre plus de sièges, le joueur qui a vue sur tous ses adversaires avec ce côté tres convivial de jouer “comme à la maison”et les croupiers qui ne se cassent jamais le dos à aller chercher des jetons ou des cartes en bout de table…toujours tout a portée de main !

Cette année il y aura pour la première fois le tournoi par équipes, qui est né comme souvent à table à la cafète : comment transposer l’esprit d’un de notre plus gros succès online, le King5, au Live. On verra comment ça se passe à Clichy pour la finale, mais sur les différentes étapes ce concept de « jouer ensemble » a très bien fonctionné.

On travaille aussi sur un nouveau tournoi  Live en plus de Dublin et du WiPT. Il est finalisé à 95% et se déroulera « au soleil » et aux beaux jours, avec toujours le même esprit : du beau poker au mileu d’une grande fête, sans exploser ta BR. »

J’en profite pour lui glisser que le card-guard de cette année tout mal découpé et même pas de jeu de cartes offert  a fait grincer quelques dents et poser pas mal de questions …

« Roooo Mama c’est exprès la découpe !!! Médiéval Style pour rester dans le délire épée, tout ça … Bon on aurait peut-être dû le faire plus abimé alors … Quant aux cartes, malheureusement  j’ai renvoyé 18 000 paquets de cartes aux fournisseurs : impossible d’offrir ça, ils étaient ratés, hors de question d’offrir  des produits dégradés…. »

La qualité c’est d’ailleurs le Maître mot de Matthieu :

« Pour moi  la plus grande réussite c’est de passer au milieu de la salle d’un tournoi et de sentir que tout le monde est bien : tu ressens vraiment la vibration positive. Oui c’est important qu’il y ait du monde, mais mon ambition c’est que les gens se régalent dans une bonne ambiance et avec une belle structure. Un tournoi devrait avant tout être une grande fête avec du Poker inclus dedans. : c’est vraiment ça l’esprit Winamax. On travaille beaucoup avec les communautés, le plaisir prend le pas sur l’argent, et  je me dois d’offrir à ces joueurs des conditions optimum de jeu : c’est une question de respect.

Et puis je t’ai dit bosser avec une équipe soudée ça facilite tout et s’il y a de petites galères, on les résout et après ça fait des souvenirs. Comme l’année où à La Villette le W de Winamax à poser sur la façade est tombé : une mini cata gérée, après on en rigole.

Le Team Pro joue le jeu avec plaisir et pour répondre à ta question je n’ai pas de Chouchou, ils ont tous quelque chose d’attachant : ce sont des personnes « extra – ordinaires »,  au sens propre du terme. Je pense qu’ils apprécient ma façon de travailler.

J’essaye de tout prévoir, comme ça  la veille à 21H, c’est bouclé, un restau, une bonne nuit de sommeil et on est prêts à accueillir les joueurs avec le sourire… c’est un peu ma marque de fabrique…. »

Ah vous voyez que je le connais bien mon Matthieu. Le WiPT ouvrira ses portes le 27 au Cercle Clichy sous sa houlette, n’hésitez pas à aller le saluer, vous verrez que je ne mens pas : Matthieu c’est un sacré bonhomme !!!